JULIA ROBERT

Cette phrase d’Héraclite m’a interpellée : « La nature aime à se cacher ». Selon Heidegger, cet aphorisme exprime l’essence profonde de l’alètheia, à savoir que le dévoilement implique nécessairement et simultanément le voilement.

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alètheia signifie aussi « l’être-vrai ».

Dans ce solo, je joue de la viole d’amour, un instrument baroque qui fut très à la mode au XVIIIème siècle. On y suggère que de tous les instruments, elle est celui dont le son ressemble beaucoup à la voix humaine. Elle résonne de manière naturelle grâce à ses cordes sympathiques. Tout d’abord je la joue de manière pure, en la dévoilant corde après corde.

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Ayant ressenti la nécessité de me tourner vers mes racines, argentines entre autres, j’ai également choisi d’arranger des chants de la communauté Mapuche. Leur culture témoigne du plus grand respect pour la terre.

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Enfin, je viens dévoiler ma musique à travers ma viole d’amour, que je voile avec des objets tels que des pinces à linge, différents papiers (carton, aluminium, plastique) que je sonorise et augmente avec des pédales d’effets. En trafiquant et détournant mon instrument, j’offre différentes textures sonores et vient ainsi révéler d’autres points d’écoute.

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L’aspect organique de ma musique se traduit par la répétition et la transe. alètheia est une sorte de voyage dans le temps. Le cycle de la vie et de la mort. Un hommage à l’être qui se révèle par le dévoilement de ma voix et le voilage de ma viole d’amour.